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Hommage à Martin Gray
Martin Gray nous a quittés le 25 avril 2016.
Photo Jacques Lambert
Interview réalisée en 2003 et parue dans Sgraffito n° 35 fin septembre 2003
Rencontré pour vous
pour un dialogue à bâtons rompus:
Martin Gray
De Martin Gray, le grand public connaît généralement bien le parcours cauchemardesque qui fut le sien. Rappel…
Naissance et enfance à Varsovie.
Il n’a que quatorze ans lorsque la guerre éclate. Arrestation et internement par les Nazis dans le camp d’extermination de Treblinka d’où il parviendra à s’évader. Disparition de 110 membres de sa famille dans l’Holocauste.
Il rejoint les maquis russo-polonais. Intégré à l’Armée Rouge au grade de lieutenant, il participe aux combats de Pologne et à la Bataille de Berlin, est nommé au grade de capitaine de l’armée soviétique, est titulaire de nombreuses décorations : Ordre Alexandre Newsky, Ordre de la Grande Guerre Patriotique, Ordre de l’Etoile Rouge…
En 1947, Martin Gray décide de quitter l’armée soviétique pour gagner les Etats-Unis. Il crée alors une entreprise de commercialisation d’antiquités entre l’Europe, les Etats-Unis, le Canada et Cuba.
Après son mariage avec Dina Cult, il s’installe en France, près de Cannes, dans le massif de Tanneron, où il rédige ses mémoires sur la deuxième guerre mondiale.
Mais le destin n’en a pas fini avec lui : le 3 octobre 1970, nouvelle tragédie. Son épouse Dina et ses quatre enfants périssent dans un incendie de forêt.
Surmontant sa douleur, ou l’exorcisant, il crée la Fondation Dina Gray pour la prévention des incendies de forêt et la protection de l’homme à travers son cadre de vie. Il rédige également, en collaboration avec Max Gallo, son livre resté le plus fameux, « Au nom de tous les miens » (adapté au cinéma par Robert Enrico, avec Michaël York, Brigitte Fossey, Macha Meryl, ainsi qu’à la télévision).
« Le livre de la vie », deuxième ouvrage d’une longue série, révèle, quant à lui, toute une philosophie universelle et appliquée de l’art de vivre. D’autres livres suivront, nombreux, dont nous retiendrons particulièrement « Entre la haine et l’amour » et « La prière de l’enfant ». Pour l’ensemble de son œuvre, Martin Gray recevra le prix « Dag Hammarskjöld ».
En l’an 2000, Martin Gray reçoit la médaille du Mérite européen et est élevé Docteur Honoris Causa en Sciences Humaines par l’Université Américaine de Paris.
Aujourd’hui, Martin Gray s’est remarié, a cinq enfants et vit à Bruxelles.
Monique Cordier et Jacques Lambert ont rencontré pour vous, dans un dialogue à bâtons rompus, cet homme au réalisme humain mais à l’optimisme indestructible…
A notre arrivée, un petit drame familial est en train de se jouer chez les Gray. Grégory, 12 ans, l’avant-dernier des enfants, boude en son coin et pleure en silence. C’est que papa Gray vient de décider d’éloigner de la maison le chien de la famille, une bête jugée trop agressive et qui aurait la fâcheuse tendance à mordre pour un oui, pour un non. Un accident, c’est si vite arrivé…
Bien entendu, ce n’est pas vraiment l’avis de Grégory.
J.L. – Monsieur Gray, on connaît généralement bien votre parcours de Varsovie à Tanneron. Mais après, il semblerait qu’on perde un peu votre trace. Qu’est-ce qui, un beau jour, vous fait venir habiter Bruxelles ?
- Oh, ça, c’est un long chemin ! Mais vous savez que j’étais antiquaire autrefois et amoureux de l’art – j’ai toujours baigné dedans chez mes parents ! –. L’art m’a permis aussi de survivre : à un certain moment, quand tout semblait perdu, que j’étais dans les prisons et les camps, j’écoutais Beethoven jouer dans ma tête et j’y voyais des tableaux merveilleux. C’est l’Art qui m’a permis d’espérer et de croire en la vie…
Alors que j’étais encore un tout jeune homme, je suis un jour venu ici, à Bruxelles, pour acheter des antiquités et j’ai vu dans cette ville tellement de belles choses ! L’architecture de Blérot par exemple. J’aimais ce style-là… Puis j’y suis revenu quelques fois acheter des antiquités, des objets Art nouveau. Cela dit, c’est vrai qu’à Vienne, il y en avait davantage. Mais ici, il y avait surtout de jolies maisons Art nouveau. En Autriche, c’étaient surtout des objets qu’on fabriquait …
Et puis, bien des années plus tard, je suis à nouveau revenu à Bruxelles. Stupeur ! Quantité de jolies maisons avaient disparu. J’étais vraiment triste ! Alors, quand j’ai entendu dire qu’il y avait des maisons de Blérot à vendre, et surtout tout un lot situé en un seul et unique endroit, je me suis précipité, le jour même, pour aller les voir et je les ai achetées.
J.L. – Sur un coup de cœur ?
- Sur un coup de cœur, parfaitement !
D’abord, je souhaitais que mes enfants puissent y vivre un jour. Ensuite, je voulais transformer cet îlot de maisons en une sorte de monument…Vous savez, pour moi, sauver la vie, sauver une maison, c’est pareil !
Maintenant, ce n’est pas la seule raison pour laquelle je suis venu vivre à Bruxelles : ma femme est Belge.
Et comme moi, dans quelques années, je ne serai plus là – quand le rideau tombe, on n’est plus là ! – je voulais que mes enfants aient pu se créer des racines. Personnellement, je n’ai plus aucun parent, plus aucune famille puisque j’étais le seul survivant des camps de la mort. Alors j’ai pensé qu’il était bon que mes enfants aient des racines, près de grands-parents, d’oncles et tantes…
Voilà, j’ai vécu 42 ans à la Côte d’Azur et c’est une très belle région, bien sûr, mais j’ai découvert Bruxelles, ville d’Art, ville de Culture et je suis heureux d’être là. Je passerai donc la dernière partie de ma vie à Bruxelles. J’essayerai d’écrire bientôt et sans doute parlerai-je aussi de cette ville…
M. C. – Vous avez choisi ces maisons pour les bâtisses elles-mêmes ou pour l’ornementation des façades et, notamment, les sgraffites qui s’y trouvent ?
- J’ai évidemment choisi ces maisons pour ce que j’en ai vu de l’extérieur. J’ai pensé que je trouverais aussi des choses intéressantes à l’intérieur. Mais là, par contre, j’ai été déçu : rien que de la banalité ! Et je suis triste de n’y avoir rien découvert d’original. Mais c’est vrai que l’extérieur est magnifique ! C’est en fait normal et je l’ai compris à présent : Blérot a fait là œuvre de promoteur immobilier. Et sans doute n’a-t-il pas conçu lui-même les intérieurs… Mais la beauté des sgraffites m’a intéressé tout de suite et c’est ça qui m’a séduit ! Des maisons sans ça, je n’en ai pas besoin, ça ne m’intéresse pas, on en trouve partout. Et si, pour ces maisons, l’on paye un prix élevé, c’est parce qu’il y a en façade des sgraffites, des œuvres d’art…
M. C. - Et derrière les sgraffites, il y a les artisans et leur métier…
- Bien entendu ! Tout cela constitue un ensemble. Si je vois un sgraffite, je prends aussi conscience de tout ce qui se trouve derrière !… A cette époque-là déjà, trouver des artisans n’était pas chose aisée. Mais aujourd’hui, il me semble que c’est encore plus difficile !
M.C. - Tous ces propriétaires qui souhaitaient posséder des sgraffites en façade devaient être aussi des gens qui pensaient différemment, des gens en réaction certainement contre l’état d’esprit ambiant… Car ce n’était pas la maison banale ; il fallait accepter de mettre en façade une femme, des fruits, des fleurs et se distinguer ainsi de la masse…
- Tout à fait ! Et j’espère qu’aujourd’hui, les gens qui restaurent possèdent également un état d’esprit tout autre ! Parce qu’on ne peut pas faire bien ce métier-là si on ne souhaite pas apporter vraiment quelque chose à l’Art…
En Autriche, il y a de belles maisons ornées de sgraffites, mais pas tant qu’ici ! Je pense en fait qu’il n’y a nulle part ailleurs au monde autant de maisons à sgraffites qu’à Bruxelles…
M. C. – A Prague peut-être ?
- A Prague, il y en a, mais pas autant ! La capitale européenne est le seul endroit que je connaisse à rassembler autant de maisons à sgraffites…
M. C. – Vous connaissiez le terme « sgraffite » ?
- Oh, oui bien sûr que je le connaissais ! J’ai lu beaucoup de livres sur le sujet et c’est d’abord sur les livres que j’ai appris à aimer le sgraffite. J’ai conservé pas mal de livres anciens le concernant. C’est le symbolisme qui m’intéressait. Ce n’est pas seulement ce que je vois qui m’importe, mais aussi, derrière, tout ce qu’on ne voit pas ! Comme pour moi, quand j’écris, je n’écris pas seulement avec mes mots, mais aussi avec mon cœur, mes tripes, mon sang. Et donc, il y a autre chose derrière, et pas seulement que des mots. Parce que, quand des mots sont seulement des mots, des syllabes bien ajustées, ils ne vont vouloir rien dire ! Quand par contre, il y a derrière, un passé, un vécu, un message, les mots prennent un pouvoir insoupçonné. Pareil pour un artiste comme Blérot ! Son pouvoir, il est dans ce qu’il a fait…
M. C. – Vous vous rendez compte qu’en restaurant toutes ces maisons de la rue Vanderschrick, vous allez mettre le feu dans toute la rue… comme Johnny Hallyday au stade ?
- Je ne le fais pas pour la notoriété ! Quand on a vécu ce que j’ai vécu, qu’on est passé par les camps de la mort et qu’on en est sorti vivant, on prend conscience de ce que la notoriété, ça ne veut plus rien dire du tout !
M. C. - Non, mais pour le quartier…
- Pour le quartier, oui ! J’ai d’ailleurs été reçu par le bourgmestre et le ministre Charles Picqué qui étaient ravis que j’aie fait cette acquisition. La volonté existe de faire quelque chose de bien qui puisse redonner au quartier une autre dimension…
M. C. – Saviez-vous qu’en 1992 déjà, nous nous étions retrouvés dans le bureau de Charles Picqué ? Nous lui avions fait parvenir un courrier dans lequel on proposait, sous l’égide du Service des Monuments et des Sites, de faire restaurer tous les sgraffites de la rue Vanderschrick. Nous espérions par là constituer un exemple qui aurait fait boule de neige. Malheureusement, rien n’est sorti de notre démarche…
- Oui, sans doute parce que, pour les villes, il est difficile de trouver les budgets… Personnellement, je pense que, grâce à ces prochaines restaurations, beaucoup d’artistes auront l’idée de s’installer dans le quartier. Ce sera le début d’un renouveau, d’une ère nouvelle, avec l’installation de galeries d’art, d’artistes… C’est en tout cas un bon début. Et je serais ravi de pouvoir infléchir l’orientation du quartier…
M. C. – Ça pourrait donner des envies et des idées à bien d’autres rues, comme la rue de la Brasserie qui, elle aussi, possède une multitude de maisons à sgraffites…
- C’est certain ! Je suis persuadé que cela aura un effet d’entraînement. Malheureusement, beaucoup de gens possèdent encore de belles maisons, mais sans disposer pour autant des moyens de les restaurer. Il est nécessaire que les Pouvoirs Publics donnent un sérieux coup de pouce par le biais de subventions…
J. L. – A tout hasard, nous cacheriez-vous un projet de rédaction d’un livre sur l’Art nouveau ou sur l’art en général ?
- Sur l’art, non. Mais j’ai déjà écrit sur toutes sortes de sujets. Cela dit, quand j’habitais la côte d’Azur, mes amis et mes collègues étaient des artistes : Picasso, Chagall… J’ai d’ailleurs organisé de grandes expositions pour Picasso à Montréal. Sans être moi-même un artiste, j’ai toujours vécu au milieu d’artistes et baigné dans l’art que j’aime et apprécie par-dessus tout…
J.L. – Après la tragédie de Tanneron dont votre épouse Dina et vos quatre enfants ont été les victimes, vous avez créé la fondation Dina Gray. Existe-t-elle toujours aujourd’hui ?
- Cette fondation existe toujours. Je pense que, grâce à cette action menée à travers la France, nous avons pu réduire les incendies de forêt. Depuis trente ans que je lutte contre ce fléau, on a fait ce qu’il convenait sans doute de faire. Mais je pense aussi que ce n’est pas suffisant. L’Etat français nous a sans doute suivi : lui aussi a déployé des forces et défini des normes pour la lutte contre ce type d’incendie. Mais il conviendrait de sensibiliser davantage le grand public parce que beaucoup d’incendies sont dus bêtement à des gens qui, simplement, délaissent ici un mégot, ou là, des éclats de verre… Evidemment, je suis très sensible à ce qui arrive encore aujourd’hui en France, au Portugal, un peu partout en Europe, mais également en Amérique… A vrai dire, les incendies de forêts, l’homme les connaît depuis des millénaires, que dis-je ?, depuis des millions d’années… Le véritable problème, c’est qu’aujourd’hui nous sommes six milliards d’êtres humains sur la planète et qu’il suffit de quelques individus malintentionnés pour bouter le feu à la forêt… L’Etat utilise des Canadairs mais moi j’estime que la lutte, ce n’est pas dans les airs qu’elle doit se faire, mais, idéalement, sur terre. On déploie des moyens financiers énormes mais la prévention, pour moi, demeure le combat essentiel.
J. L. – On déplore souvent la disparition des bergers qui faisaient paître leurs troupeaux…
- C’est tout à fait vrai ! Les chèvres et les moutons nettoyaient efficacement les endroits broussailleux. Mais voilà, ce n’est pas rentable…
M. C. – En quelque sorte, l’homme meurt par manque de rentabilité !
J. L. – Dans ce cas, ne serait-il pas préférable de payer à perte des bergers plutôt que d’investir dans des Canadairs ?
- Absolument ! Seulement voilà, un Canadair, c’est spectaculaire ! Et aujourd’hui, nous vivons dans un monde spectaculaire !…
Cela dit, la prévention la plus importante en ce monde concernerait encore la santé des humains. Au lieu de procurer une foule de médicaments, on ferait mieux de tenter d’expliquer aux hommes comment vivre ! Expliquez aux gens comment bien se nourrir et vous aurez moins de malades ! Ça, ce sera l’une des idées que j’aimerais développer dans un prochain livre parce que l’homme semble plus malade que jamais ! Tout ça parce que la médecine nous promet plein de miracles avec de nouveaux médicaments ! Au lieu d’apprendre aux enfants à manger avec des fourchettes et des couteaux et à bien se tenir à table, il serait préférable de leur dire quoi manger. Aujourd’hui, les Mac’Donald sont pleins et voilà aussi un peu pourquoi on a des problèmes de santé…
J. L. – Seriez-vous d’accord avec la formule des Anciens qui préconise de payer les médecins uniquement lorsque la population n’est pas malade ?
- Ce sont les Chinois qui ont pratiqué cette formule. Ils payaient effectivement leurs médecins lorsqu’ils étaient en bonne santé. Mais aussitôt qu’ils tombaient malades, ils cessaient de payer ! Mais finalement, les médecins, ce sont des docteurs. Et docteur, ça signifie « éducateur, professeur »… Les médecins devraient donc apprendre à leurs patients la façon de vivre, la manière de se nourrir ou plus simplement de ne pas utiliser ses forces inutilement… Aujourd’hui, malheureusement, on va trouver le médecin et on lui dit : « Docteur, donne-moi quelque chose pour guérir ! ». C’est devenu tout autre chose…
J. L. – Comment appréhendez-vous le monde d’aujourd’hui ?
- Plus que jamais, il nous faut aujourd’hui oser dire la vérité sur notre monde qui vit, à l’heure qu’il est, un dangereux carrefour. Les événements le montrent chaque jour : le futur est incertain…
Pourtant, nous possédons tous les moyens de faire en sorte que notre avenir se présente à nous comme le développement d’immenses possibilités.
Mais nous pouvons aussi basculer dans la violence et la haine. Je dis que violence et haine sont partout, et pas seulement là où des peuples cousins, comme au Moyen-Orient, se déchirent mutuellement, et pas seulement là où des dictateurs jouent avec la vie d’innocents. Violence et haine sont aux portes mêmes de nos villes, et au cœur même de nos cités. J’ai le souvenir de visages d’adolescents drogués. Chaque jour, des faits divers nous apprennent à mesurer la violence de nos propres civilisations…
Tout est double aujourd’hui : haine et amour. Il faut donc choisir, permettre à l’amour de l’emporter, faire que l’amour soit plus fort que la haine. Sinon, le chaos risque de l’emporter et peut-être alors serons-nous entraînés dans un désastre…
Et pourtant le monde est plein de gens formidables et généreux. Je vois autour de moi des hommes, des femmes, des médecins, des savants qui se dévouent et ne se résignent pas, face à la misère, à la violence et à la haine, des gens qui gardent l’espoir vivace dans leur corps et leur cœur… J’ai développé tout cela dans le livre « Entre la haine et l’amour »…
C’est vrai que durant quelques années, j’ai parcouru un peu le monde. J’ai vu, j’ai écouté. Et il me semble que nous vivons une période dangereuse de l’Histoire de l’Humanité… Tout est possible aujourd’hui !
Mais moi, je veux croire à l’intelligence de l’homme puisque mon père y a cru et que je me suis battu pour que l’homme marche vers un avenir meilleur. Je veux encore croire, malgré mes quatre-vingt-un ans. J’ai cinq enfants et j’espère qu’ils vivront dans un monde plus humain, plus fraternel. Tout ce que je suis en train de faire, que ce soit par mes fondations, par mes restaurations, ou par l’éducation de mes enfants, tout cela constitue le sens de ma vie. Et je voudrais encore contribuer à ce en quoi j’ai toujours cru, sinon je ne serais plus vivant aujourd’hui ! Ça, c’est mon optimisme viscéral ! Et je sais qu’un jour, l’homme va se construire un monde sans cesse meilleur…
M. C. – Que pensez-vous de toutes ces religions qui semblent prêcher davantage la guerre que l’amour ?
- Je pense que les guerres de religion ont toujours existé. Et, phénomène étonnant, c’est encore malheureusement toujours le cas de nos jours…
Que des croyants en arrivent à s’entretuer me prouvent qu’ils ne le sont nullement. Ils laissent sous-entendre que Dieu n’existe pas puisqu’ils font dire à d’autres que si Dieu avait existé, Il n’aurait pas permis ces massacres d’innocents…
Mais en même temps, Dieu nous a donné à tous le libre-arbitre…
Cela dit, je pense qu’Il a commis une très grosse bourde : son choix aurait dû se porter sur d’autres animaux qui, eux, se comportent mieux que les humains !…
Quand enfin, en partance, nous re-franchissons la grille de la propriété des Gray, un petit cri nous interpelle soudain du balcon le plus haut : c’est Grégory qui nous fait signe au revoir…
Propos recueillis
par Monique Cordier
et Jacques Lambert
Principales œuvres de Martin Gray :
-Au nom de tous les miens.
-Le livre de la vie.
-Les forces de la vie.
-Les pensées de notre vie.
-La vie renaîtra de la nuit.
-Le nouveau livre.
-J’écris aux hommes de demain.
-La maison humaine.
-Entre la haine et l’amour.
-La prière de l’enfant.
Editions Robert Laffont.
Se rendre aux pages:
- Cinéaste
- Terres grecques (De l'Olympe aux Iles grecques)
- Ecrivain - Littérature, mode d'emploi.
- La vie à l'endroit, à l'envers et de travers
- De l'art sublime d'être bête
- Evrika
- Carnet de voyage: la Roumanie - Bucarest
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