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Evrika

Jacques Lambert

Editions Maïa, ISBN 9791042501938

Broché - 194 pages

Sorti en mai 2024

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https://www.editions-maia.com/livre/evrika-lambert-jacques-9791042501938/

(AUCUN FRAIS DE PORT POUR LE MONDE ENTIER

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Premier extrait d'Evrika proposé.

- Je, dites-moi, c’est quoi ces mangeoires que j’ai retrouvées, ce matin, aux pieds de la Vierge et près des confessionnaux ?

- La nourriture des anges qui hantent votre église, curé ! C’est ma dernière bonne idée ! Enfin, je ne veux pas me vanter, hein ! En fait, c’n’est pas moi qui ai prétendu que c’était génial, mais bien monsieur Joseph ! Il m’a promis d’ailleurs de pourvoir gracieusement aux repas. Cela ne lui pose plus vraiment de problèmes vu qu’hier, il a retrouvé ses chats crevés.

- Oui, Je, il me l’a dit, qu’on lui avait égorgé ses chats. Ah, c’est bien triste tout ça ! Mais c’aurait pu être aussi les quadrumeaux ! Dieu en a sagement décidé autrement... Dites-moi, Je,.. et ce vilain écriteau caché là, juste au-dessus du confessionnal des femmes, et qui a pour mention : « Bouffez tout mais, de grâce, allez chier ailleurs ! » ?

- Ben, c’est pour rendre l’église plus propre ! Faut bien éduquer les anges aussi…

- Je, vous savez bien que les anges ne mangent pas ! Non ! Ils n’ont pas de sexe et ne mangent pas ! Vous avez encore beaucoup de choses à apprendre, vous savez…

- Oh ça, curé, c’est vous qui le dites. Mais on voit bien aussi que vous ne nettoyez jamais votre église !

- Je, mon rôle à moi, c’est de récurer les âmes ! Les curés, ça récure les âmes, point barre, c’est d’ailleurs fait pour ça !... Ma réponse est-elle parvenue à convaincre l’hérétique que vous semblez vouloir être un jour ?

- Oh, curé, je vous ai fait aussi une gentille surprise ! Ben, figurez-vous que j’ai enfin commencé à lire le livre dont vous m’aviez parlé la semaine dernière.

- Ah, ça, c’est très bien ! Il vous plait ?

- Euh, pas de la tarte, ce machin-là, hein, curé… Vous admettrez volontiers que les débuts demeurent un peu répugnants tout de même. La création d’un premier homme, ahuri de se retrouver là, nu et sans nombril ; ensuite, au départ d’un os, celle d’une femme toute aussi nue, hébétée, et sans davantage de nombril à faire voir… Ça fait un peu science-fiction de Foire du Midi, tout ça, vous ne trouvez pas, curé ?... Et puis, j’vous dit pas, mais les fils et filles de ce couple obligés de se baiser entre eux pour avoir de la progéniture… Ben non, moi, ça m’fait pas vraiment flipper…

- Oui, mais il faut bien que la lignée continue. Que ne ferait-on pas pour avoir des enfants ?

- Bref, curé, je vous donne là-dessus un avis sincère, je préfère tout de même la cosmogonie grecque, plus poétique, plus farfelue encore et moins incestueuse peut-être… Je me suis finalement arrêté à l’arche de Noé. Ça se termine mieux que le Titanic, bien sûr, mais c’est beaucoup moins palpitant… Je n’ai pas vu non plus de couple humain crécher dans l’arche…

Petit extrait supplémentaire.

Quand l’employé se mit à se gratter le bas du ventre une première fois, je n’y prêtai d’abord qu’une attention futile. Mais dès lors qu’il eut répété l’opération dix fois, je commençai alors à m’inquiéter plus sérieusement.
- Un souci ? lui demandai-je.
- Oui, des mites. Ça va sans doute vous faire rire, monsieur Je, mais mon slip est bouffé par un tas de mites goinfres ! osa-t-il m’avouer.
- Vous devriez essayer les antimites en sac ! C’est d’un usage un peu compliqué, je vous l’accorde, mais ça fonctionne très bien !
- Vous n’allez pas le croire, monsieur Je, mais Dominique m’avait déjà donné le même conseil que vous ! Il m’avait dit que les sacs protégeaient le contenu de l’humidité, des moisissures et des insectes.
- Oui, je sais, mais voilà : il y a le mode d’emploi ! Il n’est pas évident, n’est-ce pas ?…
- Eh oui ! Bon ! Placer le tout dans le sac que vous fermez hermétiquement, passe encore ! Mais utiliser un aspirateur pour vider tout l’air du sac… Notez, Dominique est une âme louable, il proposait aussi de m’aider…
- Ben, vous savez, il existe également d’autres méthodes. Remplir, par exemple, votre slip de bâtonnets de cèdre…
- Ah, j’ignorais cela, Dominique ne m’en avait jamais parlé. Et ça marche bien, ça?
- Je l’ignore. Mais si j’étais Libanais, je vous répondrais vraisemblablement que oui !…
- Madame Tia, elle aussi, avait toujours le sourire quand elle me rencontrait. «Ah, monsieur Koudmou, s’écriait-elle, c’est de la poussière de charbon qu’il vous faudrait vous fourrer dans votre slip à vous… C’est beaucoup plus soyeux et plus propre !».